Les mots qu'on nous vole ...

Comme le disait G. Orwell dans "1984", le langage est une arme : retirer leur sens aux mots, permet de désarmer tout esprit de contestation, toute vélléïté de résistance.

Trois exemples d'actualité :

"la communauté internationale" : les média nous disent que la "communauté internationale" pense ceci ou juge celà.

L'expression désigne en fait les USA et les pays de sa sphère d'influence. Elle donne une impression fallacieuse d'unanimité : ce que pense l'Empire US, c'est forcément ce que pense le monde entier, même si des pays marginaux comme la Russie ou la Chine s'y opposent.

"les marchés" : les mêmes média nous expliquent comment "les marchés" jugent, réagissent et contraignent les politiques des pays supposés démocratiques ... le terme cache là encore une réalité, celle d'une oligarchie financière, bien réelle, faire de personnes physiques bien réelles qui ont pris le pouvoir mais apprécient de rester cachées derrière une abstraction bien commode.

"musulman" : quand Sarkozy dit qu'il a nommé un Préfet "musulman" et répond quand on lui suggère qu'il veut dire d' "origine maghrébine" que c'est la même chose...  quand le même dit d'un soldat français catholique et d'origine marocaine assassiné à Montauban qu'il était "musulman d'apparence", c'est la volonté de créer une confusion entre une partie de la population (les français d'origine maghrébine) et une religion, c'est dénier à cette population le droit de choisir une autre religion, le droit d'être athée, la liberté de penser.

Comme le visionnaire Orwell l'avait anticipé, c'est une véritable GUERRE DES MOTS qui est livrée avec l'aide, au mieux passive, de journalistes et d'intellectuels auto proclamés dont la bonne soupe a assoupli l'échine pour autant qu'ils l'aient jamais eue ferme.

Il importe de se réapproprier le sens des mots !